Changer le monde sans changer d’emploi : 5 questions à notre collègue intrapreneuse
En 2022, Fondaction et la JCCM ont lancé le programme Génération d’impact, un espace d’échanges, de réflexion, mais aussi de passage à l’action et d’intrapreneuriat.
Sous la forme d’ateliers, de conférences et de séances de réseautage, et misant sur les principes du codéveloppement, ce programme vise à canaliser l’énergie des jeunes professionnels pour transformer leurs entreprises de l’intérieur et accélérer le mouvement de la transformation positive.
Audrey-Sokunthevy Nut, est l’une des 20 professionnels de la première cohorte à s’être engagée dans ce programme. Conseillère à l’investissement à Fondaction, elle nous parle de ses motivations et de son objectif.
Q : Audrey, explique-nous ton rôle et comment tu as un impact positif dans ton organisation.
R : Depuis toujours, je souhaite faire de la finance autrement et j’ai pris le parti d’essayer de changer le système de l’intérieur. Dans le cadre du programme Génération d’impact et en général, Geneviève Morin, la PDG de Fondaction, fait souvent référence aux rebelles qui agissent à l’interne, les corporate hacker, et cela me parle beaucoup. J’ai donc la chance d’exercer mon métier dans une organisation qui m’encourage à changer les choses.
Mon rôle à Fondaction est d’analyser les opportunités d’investissements sous le prisme du développement durable. Pour l’expliquer simplement, à chaque opportunité d’investissement, je cherche comment fonctionne l’entreprise, notamment sur les questions de durabilité. Quelles sont les retombées positives et négatives de ses activités sur l’environnement, la société et l’économie québécoise ? L’analyse d’un projet va s’appuyer sur la manière dont l’entreprise compose avec les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et sur son niveau d’impact positif en comparaison des normes de son secteur.
Je sensibilise donc notre équipe d’investissement sur ces questions, mais j’encourage aussi les entreprises de notre portefeuille à prendre en compte les dimensions du développement durable dans la gestion de leurs opérations.
Je suis profondément convaincue qu’en tant qu’acteur financier, nous avons un pouvoir considérable pour faire de la finance autrement et changer les choses notamment par le développement durable. Mon métier me permet d’intervenir au quotidien en ce sens
Q : À l’instar de tous les participants au programme Génération d’impact, tu as dû choisir un défi à relever. Quel est-il ?
R : Oui, nous devions mettre en place une pratique d’impact au sein de nos entreprises. J’ai proposé de créer une formation interactive interne portant sur les concepts de base du développement durable et son lien avec la stratégie d’investissement de Fondaction.
Dans le marché actuel, les standards pour définir, évaluer et qualifier un investissement de durable ne sont pas clairement établis. Ce manque d’harmonisation des critères et des concepts (qui sont de plus en constante évolution) donne lieu à beaucoup de confusion.
Étant donné la diversité de profils au sein de l’entreprise, la vulgarisation de ces concepts qui sont mes outils de travail au quotidien est essentielle. Je souhaite donc partager mes connaissances avec tous mes collègues.
Q : Comment se présente cette formation ?
R : La formation, ce n’est pas mon métier, alors je me suis tournée vers nos experts internes. Je m’inspire aussi de ce qui m’entoure, des enseignements que j’ai moi-même reçus et des connaissances que je mets à jour continuellement, car ça bouge très vite dans ce domaine.
J’ai opté pour une approche participative composée de 3 ateliers pratiques :
Le premier atelier s’inspire de La Fresque du Climat. Le but consiste à reconstruire la ligne du temps de l’évolution du développement durable et celle de Fondaction.
Le second illustre la stratégie d’investissement de Fondaction grâce à l’image des poupées russes. La plus grande des poupées représente le développement responsable, dans laquelle s’emboitent ensuite des investissements dont les retombées sont de plus en plus spécifiques par rapport aux enjeux que nous cherchons à résoudre.
Enfin, le dernier explique comment Fondaction arrime sa stratégie d’investissement aux Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Q : Mènes-tu ça toute seule en plus de ton rôle de conseillère à l’investissement ?
R : Impossible ! Je ne pourrais pas à moi seule assurer cette formation de façon continue dans un groupe en constante croissance ! Un de mes apprentissages de ce programme et de l’intreprenariat est qu’il faut savoir s’entourer et s’appuyer sur les forces des autres. Et c’est ce que j’ai fait. Je me suis entourée de personnes d’horizons différents qui enrichissent mon parcours et partagent un même objectif : changer nos organisations de l’intérieur.
Concrètement, pour cette formation, j’ai fait appel à des collègues spécialisés en formation, graphisme, relations publiques et bien d’autres qui ont enrichi mon projet de formation qui est finalement devenu beaucoup plus gros que prévu !
Mon but est de pérenniser cette formation qui pourrait très bien s’intégrer au parcours du nouvel employé qu’offre Fondaction.
Q : Que retires-tu de ta participation au programme Génération d’impact ?
R : Qu’il faut OSER ! Je ne dis pas que c’est facile (le syndrome de l’imposteur, je le connais bien !), mais pouvoir s’appuyer sur un groupe d’alliés qui te pousse à aller plus loin, une gestionnaire à l’écoute et ouverte à de nouveaux projets, ça oblige à sortir de notre zone de confort.
J’en ressors avec de nouvelles compétences, un nouveau réseau, et un projet qui, je l’espère, en inspirera d’autres. Parce que le développement durable ne s’arrête pas à l’investissement ou même à Fondaction.
En bref, c’est une expérience que je souhaite à tous ! D’ailleurs, les inscriptions à la prochaine cohorte ne vont pas tarder à être ouvertes. 😉
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