Pistes d’action pour accélérer l’adoption de la responsabilité sociale des entreprises au Québec
Montréal, le 2 décembre 2021. « Bien que pour la grande majorité des entreprises québécoises intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans leurs décisions d’affaires s’avère un processus assez complexe, la volonté d’adopter ces nouvelles pratiques semble là, déclare Emna Braham, directrice adjointe de l’Institut du Québec. Bon nombre de gestionnaires et dirigeants croient qu’ils ont un rôle à jouer dans la résolution des grands enjeux comme la réduction des gaz à effet de serre ou encore la justice sociale. Cette prise de conscience est positive, car elle signifie que la pression exercée pour transformer les pratiques d’affaires commence à faire son œuvre. » Dans un rapport publié aujourd’hui, l’Institut du Québec, Credo et le pôle IDEOS de HEC Montréal proposent des pistes d’action concrètes pour accélérer l’adoption de pratiques plus socialement responsables chez les entreprises québécoises. Cette étude a été réalisée grâce au soutien financier de Fondaction et de Boralex.
Ainsi, plus que jamais, les milieux financiers et la population poussent non seulement les entreprises à prendre conscience de leurs impacts sociaux et environnementaux, mais aussi à corriger le tir. « Le mouvement est irréversible : les investisseurs priorisent désormais les entreprises qui cherchent à comprendre leur impact dans la société et qui adaptent leur modèle d’affaires à ces enjeux », soutient Daniel Charron, vice-président, Engagement sociétal et affaires publiques chez Fondaction.
Par où commencer ?
Malheureusement, la marche à suivre n’est pas toujours claire, si bien que les dirigeants ne savent pas trop par où commencer. « Les freins à l’adoption de pratiques socialement responsables sont nombreux, indique Luciano Barin Cruz, directeur au Pôle IDEOS de HEC Montréal. Bon nombre d’entreprises trouvent les notions de responsabilité sociale des entreprises (RSE) difficiles à comprendre, questionnent la valeur réelle de certaines pratiques ou certifications, et craignent surtout d’être moins compétitives. » Les dirigeants et gestionnaires évoluent donc dans un univers flou où tout semble à construire et à inventer.
Pour ajouter à la complexité, les différents paliers de gouvernement qui se fixent des objectifs ambitieux, notamment en termes de lutte contre les changements climatiques et de réduction des inégalités sociales, manquent parfois de leadership pour encadrer et – par le fait même – stimuler la responsabilité sociale des entreprises. À titre d’exemples, réviser la règle du plus bas soumissionnaire ou encore aligner l’octroi de l’aide publique aux entreprises en y intégrant des objectifs environnementaux et sociaux permettraient de donner un signal plus clair sur la manière dont ces cibles pourraient être atteintes tout en mettant les entreprises à contribution.
Quelques recommandations
Pour aider les entreprises à prendre le virage RSE et à faire leurs premiers pas dans cette aventure, les auteurs du rapport proposent plusieurs pistes d’action. «Amorcer une véritable réflexion sur la place de la responsabilité sociale dans leur modèle d’affaires et leurs pratiques nous semble être la première chose à faire, soutient Christian Bélair, président et associé principal chez Credo. Mais pour ce faire, les entreprises doivent accepter de revoir leur posture et leurs valeurs afin de déterminer si leurs stratégies et leurs actions participent positivement aux défis sociaux et environnementaux actuels ».
Les entreprises doivent ensuite susciter l’adhésion de tous leurs contributeurs : membres du conseil d’administration, gestionnaires et employés. Elles doivent ainsi revoir la gouvernance et les mécanismes d’évaluation de la performance de leurs gestionnaires afin de mettre en place les conditions nécessaires pour rencontrer leurs objectifs de responsabilité sociale. Pour s’assurer d’implanter des changements durables, elles doivent aussi s’activer à développer une réelle culture de responsabilité sociale au sein de l’entreprise.
Par ailleurs, l’étude révèle que les entreprises québécoises les plus avancées dans leur réflexion en matière de RSE n’aspirent plus uniquement à avoir un impact positif sur leur environnement immédiat, mais sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, à savoir leurs clients et clientes, leurs fournisseurs, les gouvernements, leurs bailleurs de fonds, voire même, leurs concurrents.
« Pour réussir le virage RSE au Québec, l’ensemble des acteurs doivent améliorer leurs pratiques environnementales, sociales et de gouvernance, affirme Julie Cusson, vice-présidente affaires publiques et corporatives chez Boralex. C’est un grand défi pour toutes les entreprises, en particulier pour les petites et moyennes dont les ressources sont plus limitées. Mais il s’agit aussi d’une grande opportunité pour mieux gérer les risques extrafinanciers, améliorer la résilience de nos entreprises et augmenter leur profitabilité. »
Pour en apprendre davantage sur la responsabilité sociale et les façons de la mettre en œuvre, assistez au dévoilement de cette étude lors d’un webinaire qui se tiendra le 2 décembre 2021 à 10 h. Cet événement permettra d’explorer différentes pistes d’action et de favoriser ainsi l’adoption de pratiques plus responsables au Québec. Inscrivez-vous ici.
L’événement sera également enregistré et disponible par la suite sur le site de l’Institut du Québec.
Pour en savoir plus
Téléchargez le rapport : La responsabilité sociale des entreprises au Québec : perceptions, défis et pistes de solutions.
À propos des auteurs
L’Institut du Québec est un organisme à but non lucratif qui publie des recherches et des études sur les enjeux socioéconomiques contemporains du Québec. Il vise à fournir aux autorités publiques, au secteur privé et à la société civile les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, et ainsi contribuer à bâtir une société plus dynamique et prospère.
institutduquebec.ca | @InstitutduQC
Credo est une firme-conseil en impact social qui a pour mission d’accélérer le changement social et environnemental. Credo aide les organisations à repenser, propulser, mesurer et communiquer leur impact social de manière stratégique et durable.
credoimpact.com | @CredoImpact
IDEOS, Pôle gestion en impact social de HEC Montréal est un pôle de recherche et de transfert qui a pour mission de sensibiliser et soutenir la communauté de HEC Montréal, les organisations et les entrepreneurs ainsi que de diffuser les connaissances en mettant l’impact social au cœur de ses actions.