« L’heure n’est plus à parler, il faut agir » : voilà ce que je retiens de ma 4e présence à la Climate Week
Entrevue avec Geneviève Morin
Présidente directrice générale de Fondaction
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1- Mme Morin, c’est quoi la Climate Week ?
La Climate Week c’est un grand événement climatique rassemblant des chefs d’entreprise, des responsables politiques, des décideurs locaux et des représentants de la société civile de tous âges et horizons, qui ont un objectif commun – lutter contre les changements climatiques. Ce rendez-vous international se déroule à New York, en même temps que l’Assemblée générale des Nations unies, afin d’influencer les chefs d’État réunis de l’urgence climatique.
2- Pourquoi est-ce important pour Fondaction d’y être ?
Pour Fondaction, c’est une occasion d’aller s’alimenter sur les meilleures pratiques, retrouver nos partenaires avec qui l’on travaille régulièrement, rencontrer de nouveaux experts ou de nouvelles organisations qui partagent nos valeurs.
Je suis plus convaincue que jamais que c’est d’abord grâce à la collaboration et au dialogue que nous pourrons passer rapidement à l’action afin de transformer l’économie afin qu’elle réponde aux besoins des personnes dans les limites de la planète.
J’ai assisté à des conférences au Sustainable Investment Forum, au World Climate Forum et au World Biodiversity Summit et participé à des événements organisés par la Délégation générale du Québec à New York et par la Sustainable Markets Initiative (SMI).
Avec une centaine de PDG membres de la SMI, j’ai eu la chance d’assister à des panels et participer à des discussions où l’on a fait le point sur les progrès des différents groupes de travail, dont celui sur le financement des solutions axées sur la nature, la Natural Capital Investment Alliance, à laquelle participe Fondaction.
Cette rencontre des PDG de la Sustainable Markets Initiative (SMI) permet aussi de voir les bonnes pratiques qui se font chez les organisations membres. Cette diversité d’actions et de solutions permet de travailler de nouvelles approches pour lutter contre les changements climatiques, ainsi que pour préserver et restaurer la biodiversité.
3- Vous en êtes à votre 4e présence cette année, 4e Sommet des PDG de la Sustainable Markets Initiative (SMI) à New York, qu’en retenez-vous ?
Les gens sont de plus en plus conscients que toutes ces crises sont liées : changements climatiques, pertes de biodiversité, écarts de richesse grandissants. Lorsqu’on écoute les personnes qui racontent leurs innovations et les solutions qu’ils cherchent à mettre en place, on constate que le succès est souvent lié à la capacité de travailler sur toutes ces dimensions à la fois.
Je retiens aussi que les solutions ont été identifiées et testées. Il est maintenant l’heure de les mettre à l’échelle, de bâtir des coalitions plus larges et d’ajuster l’environnement réglementaire pour appuyer les entreprises et organisations qui agissent en faveur de la transformation de l’économie.
4- Est-ce qu’il y a de grandes tendances qui se dessinent ?
On commence à voir une certaine standardisation des solutions, ce qui facilitera la mise à l’échelle. La forte collaboration entre tous les acteurs permet de partager les meilleures pratiques et d’éviter que chacun ait à tout réinventer. On peut s’inspirer, adapter et même copier si ça permet d’aller plus vite !
Les grandes entreprises ont pris le tournant : avec la divulgation croissante de leurs impacts et les pressions montantes pour un comportement responsable, elles ont déjà identifié les principaux enjeux dans leur chaîne de valeur et cherchent à mettre en place des solutions. La collaboration, tout au long des chaînes de valeur est d’ailleurs en hausse puisque chacun a un rôle à jouer pour des solutions d’envergure et durables.
Enfin, il y a de plus en plus de pression sur les gouvernements et les régulateurs pour qu’ils ajustent leurs politiques en fonction des nouvelles réalités et qu’ils proposent un cadre clair et stimulant.
5- Quel est le moment qui vous a le plus marqué ?
Je dirais d’abord que c’est chacune des fois où j’ai entendu un conférencier dire : « l’heure n’est plus à parler, il faut agir » et différentes variations sur ce thème. On sent une impatience de plus en plus grande et cette impatience, je la partage.
J’ai aussi beaucoup apprécié le panel d’ouverture au World Biodiversity Summit parce qu’il réunissait des panélistes provenant d’horizons variés qui ont démontré de manière très claire les liens entre les changements climatiques, notre connexion avec la nature et la distribution de la richesse dans le monde.