COP15 sur la biodiversité : toute une équipe !
Lors de son passage à l’émission Zone Économie, en décembre dernier, Geneviève Morin a eu l’occasion de revenir sur les 3 grands objectifs que poursuivait Fondaction en participant à la COP15 sur la biodiversité, qui s’est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre dernier.
Le premier objectif, a rappelé la PDG de Fondaction, était d’échanger avec des organisations qui font partie des mêmes alliances internationales afin de renforcer les liens. Le deuxième : mieux faire connaître ce que fait Fondaction dans le domaine de la biodiversité, notamment sa contribution à la mise en place d’indicateurs québécois. Le troisième, et non le moindre, était d’approfondir ces sujets avec de nombreux intervenants de la société civile, en bref, d’apprendre !
La mobilisation du capital est indispensable
La COP15 a donné lieu à un accord historique. Pour relever l’énorme défi que représente l’effondrement du vivant, les signataires du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal se sont entre autres engagés d’ici 2030 à protéger 30 % de la planète, à faire en sorte que 30 % des écosystèmes dégradés seront en restauration et réduire de moitié les risques liés aux pesticides.
Pour que ces engagements puissent se matérialiser à grande échelle, une mobilisation du capital est indispensable, ce qui exige de compter sur des précurseurs du milieu de la finance, ainsi que sur la mise en place d’un cadre réglementaire.
Fondaction fait partie de ces précurseurs. Avec neuf de ses collaborateurs qui étaient présents à la COP15, il s’est mobilisé intensément en préparation et lors de l’événement. Voici les moments forts de la participation du Fonds.
Participation à la première journée de la finance dans le cadre de la COP de la biodiversité
Pour de nombreux acteurs du monde financier, cette première journée consacrée à la finance dans le cadre de la quinzième édition de cette COP constitue déjà une petite victoire. Pourquoi ? Parce que la finance est une courroie de transmission indispensable à la mise en œuvre de projets. C’est elle qui permet dans une large mesure de passer de la vision à l’action. On salue dans ce contexte la participation énorme du milieu financier québécois à l’événement. À elle seule, la délégation de Finance Montréal comptait 120 personnes.
Pour les financiers de partout dans le monde, cette journée a permis de partager des ambitions globales et des intentions ou des solutions adaptées localement. La gestion des risques et des services que rend la nature, la protection de la biodiversité contribuent au rendement financier. Les enjeux de la biodiversité sont différents d’un pays à l’autre, mais partout ils sont intimement liés à la lutte contre les changements climatiques et le secteur de la finance peut agir à différentes échelles.
Présentation du projet d’indicateurs de biodiversité pour mieux investir sur notre territoire
Comment mesurer l’impact sur la biodiversité des projets dans lesquels nous investissons ? Il s’agit d’un angle mort avec lequel on doit composer depuis trop longtemps. Fondaction, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), le Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ) et l’Université de Sherbrooke, et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ont mis en place un projet collaboratif afin que les investisseurs québécois puissent se doter d’indicateurs de biodiversité.
Le projet est novateur, puisqu’il rassemble les milieux de la conservation, de la biodiversité, de la recherche et de la finance, tous mobilisés pour la conservation de la biodiversité du Québec. Les indicateurs de biodiversité spécifiques au territoire et aux investisseurs du Québec qui découleront de ce projet offriront un cadre de référence commun afin d’évaluer les impacts des investissements sur la biodiversité et d’améliorer la prise de décision.
Signature de « L’Appel de Montréal »
Pour que ce mouvement en faveur de la biodiversité puisse prendre toute l’ampleur souhaitée, les interconnexions entre les différentes parties prenantes et notamment la société civile sont essentielles.
Dans cette optique, Fondaction est le premier acteur financier à appuyer « L’Appel de Montréal » pour un dialogue sur les changements systémiques, organisé par le Collectif COP15 de la société civile québécoise avec la contribution de SNAP Québec.
Lancé en présence de la mairesse de Montréal Valérie Plante, de la grande cheffe du Gouvernement de la Nation crie, Mandy Gull-Masty, du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, ainsi que de l’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, cet appel a entre autres été entériné par le Gouvernement du Québec, le Gouvernement du Canada, et le Gouvernement de la Nation Crie.
« De ce dialogue entre expertises diversifiées naissent des solutions pertinentes et efficaces que nous pouvons ensuite mettre en œuvre dans nos sphères respectives. Cette proactivité collective permet d’inspirer, d’ancrer et d’accélérer le mouvement de la transformation », a souligné Geneviève Morin.
Lancement du Fonds Inlandsis II
Les solutions financières innovantes et structurantes mises sur pied par Fondaction ou auxquelles il participe en faveur de la biodiversité ne datent pas d’hier. Le fonds LDN (Land Degradation Neutrality), ou encore URAPI qui intervient directement pour préserver les sols à l’aide de pratiques d’agroforesterie durable et une gestion coopérative, principalement en Amérique latine, sont autant de fonds pour inspirer les investisseurs.
La COP15 a été l’occasion de mieux les faire connaître et d’annoncer la clôture du fonds Inlandsis II. Inlandsis est un fonds qui se rémunère via les crédits de carbone dégagés par les projets soutenus dont certains visent la préservation de forêts anciennes et la protection de la biodiversité qu’elles abritent. Il s’agit d’un exemple d’innovation réalisé en lien avec l’intervention du domaine public puisqu’elle utilise la bourse du carbone comme principal levier.
Avec Inlandsis II, Fondaction réitère son intention de canaliser le capital dans la lutte contre les changements climatiques, la protection des milieux naturels et la biodiversité.