Le Québec à vélo : une invitation à pratiquer l’écotourisme chez nous
Il y a certains projets qui semblent un peu fous, mais qui méritent d’être tentés et soutenus. Passionné de vélo et amoureux du Québec, le réalisateur Jean-Pierre Duval à qui l’on doit déjà « La France à vélo » et « La Suisse à vélo » s’est lancé dans cette entreprise ; filmer le Québec à vélo, à la toute fin de l’été 2022. Découvrir ou redécouvrir une bonne partie du Québec de cette façon, des Laurentides à la Gaspésie, c’est d’abord être prêt à pédaler un bon 2 000 km, ce que font les cyclistes Denis Hamel et Virginie Egger devant la caméra.
Mais, dans ce tournage ambitieux, la dimension écotouristique de l’aventure se dédouble et va au-delà de la performance physique : dans leur périple, les deux cyclistes vont à la rencontre de personnes et de collectivités pour la plupart engagées dans la transition écologique ou la préservation de la biodiversité.
C’est ce projet d’écotourisme « au carré » que Fondaction a soutenu avec d’autres partenaires comme Le Jour de la Terre et Filaction, un fonds créé par Fondaction en 2001 qui a entre autres pour mission de soutenir l’industrie touristique et culturelle de nos régions.
Le film fait écho aux 5 dimensions de l’écotourisme de l’OMT
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui est chargée par les Nations Unies de promouvoir un tourisme responsable en lien avec les objectifs de développement durable (ODD), l’écotourisme correspond principalement à 5 caractéristiques, bien présentes dans le film.
- Toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d’observer et d’apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles.
Le film qui se déroule au rythme du vélo a une dimension contemplative qui permet d’apprécier la biodiversité de nos régions.
- Il comporte une part d’éducation et d’interprétation.
Plusieurs intervenants comme Jean-François Boily du Parc régional Val-David — Val-Morin ou Denis Cardinal du Parc Nature de Pointe-aux-Outardes nous communiquent leurs savoirs.
- Les prestataires de services partenaires dans les destinations sont le plus souvent de petites entreprises locales.
C’est le cas de certains gites comme Camp de Base Coin-du-Banc en Gaspésie, une auberge soutenue par Filaction.
- Il s’accompagne de retombées négatives limitées sur l’environnement naturel et socioculturel.
Le vélo est non seulement un moyen de transport qui ne produit pas de GES, mais c’est aussi une pratique qui favorise la santé et le bien-être. Une seule petite voiture accompagnait le réalisateur et les deux cyclistes.
- Il favorise la protection des zones naturelles utilisées comme attractions écotouristiques.
C’est notamment le cas du trappeur de la Nation huronne-wendat, Mario Gros-Louis, qui relève les enjeux de l’implantation d’éoliennes en territoire sauvage dont les infrastructures contribuent à un plus grand achalandage de visiteurs.
Des entreprises qui changent le monde tout en préservant leur milieu
Si « Le Québec à vélo, à la rencontre des acteurs de la transition écologique » coche toutes les cases de l’écotourisme, c’est par la qualité des intervenants et de leurs réponses. Parmi les personnes interviewées, certaines représentent des entreprises soutenues par Fondaction ou Filaction. Nous vous les présentons.
- Directeur de Courant+, première entreprise de transport écologique de Montréal, Clément Sabourin illustre quels sont les défis d’une entreprise carboneutre tandis que l’un de ses livreurs, Nguyen Tang, nous parle de la conduite d’un vélo-cargo.
- Guillaume Brien, directeur général de la Fédération des coopératives d’habitation de l’Estrie, nous expose les avantages écologiques des coopératives d’habitation, notamment sur le plan de l’économie de partage. Le Fonds Coop Accès Proprio, une cocréation de Fondaction et de la CQCH, facilite l’accès à la propriété à travers un modèle novateur qui résiste à la spéculation.
- Dans le cadre du projet de parc éolien de Rivière-du-Moulin, Mario Gros-Louis, ingénieur forestier de formation, a été consulté. Ses recommandations ont permis de modifier l’emplacement de deux éoliennes pour amenuiser leurs impacts sur le territoire de chasse ancestral de sa famille. En soutenant financièrement la nation huronne-wendat dans le projet Ïohkwahs (« il vente » en langue huronne-wendat), Fondaction a permis à celle-ci d’acquérir 5 % du parc éolien de 400 MW. À ce jour, les retombées économiques ont permis la création d’un CHCLD et d’un aréna à Wendake.
- Ingénieure forestière, Geneviève Constancis est directrice représentation et développement chez Art Massif, une entreprise manufacturière de construction de structures de bois lamellé-collé. Basée à Saint-Jean-Port-Joli, elle met en valeur le bois québécois dans une approche d’approvisionnement local et d’écoconstruction.
- Simon-Pierre Murdock est à la tête de l’entreprise Morille Québec au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais aussi à l’origine d’un mouvement collectif de cueillette avec une formation collégiale à la clé. Des initiatives qui visent à faire mieux connaître des trésors sauvages que contient la forêt boréale.
Un film à voir et un livre illustré à feuilleter
Durant tout ce parcours, Virginie Egger, illustratrice professionnelle, lauréate du Prix du Gouverneur général, a rempli ses carnets d’aquarelles et de paysages grandioses. Ces illustrations et les superbes photos de Jean-Pierre Duval ont donné un livre dans lequel une transcription plus longue des témoignages des personnes interviewées figure aussi.
À propos du livre Le Québec à vélo, à la rencontre des acteurs de la transition écologique